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Vertalyse déploie son concept alternatif

La société vendéenne Vertalyse s'est spécialisée dans les solutions alternatives. Elle amorce un tournant dans le développement de son activité articulée autour d'une meilleure autonomie de l'exploitation agricole.

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Patrick Neau a débuté son aventure entrepreneuriale en 1994 dans le négoce de suppléments nutritionnels pour l'eau de boisson des volailles. En 1997, il y adjoint une activité ruminants. " Mon affaire fonctionnait bien, mais je m'interrogeais sur ces pathologies qui revenaient sans cesse malgré les traitements, explique-t-il. Je me suis alors intéressé aux méthodes alternatives. " Bercé par un contexte familial ouvert à l'homéopathie et aux soins par les plantes, il se tourne naturellement vers ces axes de recherche.

Après quatre ans de recherches bibliographiques, formations et contacts divers, il crée ses premières formulations à base d'huiles essentielles pour améliorer l'efficience digestive et la croissance, en augmentant l'immunité de l'animal. Un essai fructueux dans un élevage de volailles l'incite à approfondir. " Je voulais travailler la cause. Aussi, je ne pouvais pas me cantonner à un seul espace de l'écosystème agricole. " Après étude de la cellule du vivant, il est arrivé au constat " qu'il fallait développer un concept stimulant l'écosystème à tous les niveaux pour éviter sa fragilisation et contribuer à l'autonomie de l'exploitation agricole

Secret de fabrication et concept breveté

Il finit par aboutir à une technologie de fabrication de produits contenant des principes actifs issus de cinq grandes familles : extraits de plantes, élixirs floraux, huiles essentielles, bio-ferments et algues. " Un principe actif entre pour 1 à 15 % dans les formules avec un support de matières premières : carbonate, sel, argile… " Ces principes actifs de base sont fabriqués en divers lieux, puis assemblés au siège vendéen de l'entreprise avant de repartir chez les quatre façonniers des produits finaux : l'un pour les liquides animaux et végétaux (produits foliaires par exemple), un second pour le minéral animal, le troisième pour les formes compactées (engrais, amendements) et un dernier pour les eaux. Le secret de fabrication est de règle. D'ailleurs, deux brevets ont été déposés en 2007 pour protéger le résultat permis en porc et volaille en terme d'amélioration de la conservation de la denrée alimentaire. Fleury Michon a apporté son concours.

Dissocier produits et services

Créée en 2000, la marque Vertal porte ces produits et est diffusée par Aviservice, nom de la société à l'époque. En 2009, celle-ci prend le nom de Vertal. Mais c'est au 1er juillet 2011, que l'entreprise prend une nouvelle dimension avec la création de la holding PLWM dont Patrick Neau est le PDG, chapeautant trois entités : la société commerciale Vertalyse, la société de conseils et services Diag'vital et la R & D Drosera.

Une des idées phares de cette réorganisation, accompagnée par Gilles Clerjaud, consultant en entreprise, est de séparer les activités rassemblées auparavant dans Vertal, afin de dissocier produits et services. " Nous voulons nous adresser aux 10 % d'agriculteurs autonomes intéressés par notre offre services (dont les diagnostics) et répondre aux autres agriculteurs qui ne veulent que du produit ", explique le PDG. En outre, un projet de vente par Internet est en réflexion. La marque Vertal est préservée dans Vertalyse et reste un axe fort auprès des agriculteurs. Elle a été rejointe, au 1er juillet dernier, par la toute nouvelle marque Fleurdelyse destinée à la distribution agricole (lire témoignage d'Alain Faou). Le groupe est ambitieux. Son projet Altitude 2015 vise les 15 M€ de chiffre d'affaires à terme, avec un doublement du chiffre d'affaires tous les ans à partir de 2012 et un plan de recrutement de douze personnes par an qui a débuté en 2011. Ce plan concerne l'équipe de conseillers écosystèmes, ambassadeurs de la marque Vertal et qui sont " l'équivalent d'un technico-commercial en distribution agricole conventionnelle, mais avec une approche différente de l'exploitation ". Ceux basés en dehors du territoire initial de l'entreprise auront sans doute un statut d'indépendant et se rendront au siège chaque mois.

Pourquoi 2015 ? " Nous voulons anticiper deux échéances : Ecophyto 2018 et la réduction des gaz à effet de serre pour 2020 ", précise Patrick Neau. En se préparant ainsi sur le territoire français, celui-ci vise en fait un développement hors frontière après 2018, une fois le groupe bien installé en termes de compétences et de notoriété.

Réseau de fermes pilotes

L'appui du terrain va jouer un rôle important dans ce projet de développement. Ainsi, il est question de constituer un réseau d'une trentaine de fermes pilotes par pays. " Dans les trois à cinq ans à venir, ce réseau sera déjà en place avec trois à cinq exploitations par pays. " En France, elles sont au nombre de trente-cinq à ce jour. " L'idée est de générer un chiffre d'affaires de 1 M€ dans le périmètre des plus grosses fermes pilotes. L'agriculteur pilote signe une charte avec nous dans laquelle il s'engage à promouvoir le concept Vertal en organisant des journées découvertes ou des vitrines.

Cet appui date du lancement du concept en 2000. Un comité de développement est mis sur pied à l'époque. Une vingtaine d'agriculteurs des Pays de la Loire y participent bénévolement et remontent les observations. Patrick Neau s'engage à améliorer les points faibles dans les six mois qui suivent. " Toute notre stratégie découle en fait de ce comité. Un des objectifs est de créer un comité par région. " La promotion passe aussi par des supports tels des autocollants, " Je vertalyse naturel ", apposés sur les pulvérisateurs. Des panneaux personnalisés sont prévus dans les fermes. " Notre différenciation tient dans l'approche globale de l'exploitation que nous faisons avec une solution produits et une solution technique et l'apport de preuves par le terrain ", poursuit Patrick Neau. Une grande campagne d'essais BPL est prévue, cet automne, pour les produits stimulant le sol, à base de magnésie, d'extraits de plante, d'algues et iode. Des outils ont été conçus comme le logiciel Image qui vient en appui des diagnostics proposés dans différents domaines (eau, agronomie, effectuent, plantes…). Depuis septembre, un autodiagnostic est disponible en ligne sur le site web www. diagvital.fr. Le groupe essaie de proposer une à deux nouveautés tous les ans et commercialise essentiellement les produits issus de sa propre R & D, assurée par Patrick Neau avec l'appui de laboratoires, d'expérimentateurs. " Nous allons réaliser un site web scientifique pour expliquer notre démarche. "

Des mélanges fourragers suisses

Des développements sont au programme en porcs avec les fafeurs (fabricants d'aliments à la ferme), ovins, caprins, maraîchage, vigne… Toutefois, en semences fourragères, il est fait appel au savoir-faire d'un semencier en Suisse, pays ayant une longue expérience des mélanges fourragers haut de gamme. " Nous avons décidé de vendre nous-mêmes les semences fourragères après avoir été un simple préconisateur. Ce marché s'inscrit dans la continuité de notre approche de l'autonomie de l'exploitation. "

Ce déploiement d'activité à venir va se traduire d'ici à la fin de l'année par un nouveau siège social comprenant 110 m2 de stockage. Vertalyse et le groupe auquel elle est rattachée prennent véritablement leur envol.

Hélène Laurandel

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